dimanche 23 décembre 2012

« J’ai vécu dans un monde qui ne ressemblait pas à celui-ci, j’ai eu les clés et ce n’est plus vivre que savoir qu’on vit en exil… » L'Amour Monstre, Louis Pauwels.

mardi 18 décembre 2012


Hide me somewhere deeper, somewhere really buried… Hide me in your humiliation.


mercredi 28 novembre 2012

First Meetings ~ Arseniy Tarkovsky ( The Mirror ) ~



First Meetings

Every moment that we were together 
Was a celebration, like Epiphany, 
In all the world the two of us alone. 
You were bolder, lighter than a bird's wing, 
Heady as vertigo you ran downstairs 
Two steps at a time, and led me 
Through damp lilac, into your domain 
On the other side, beyond the mirror. 

When night came I was granted favor, 
The gates before the altar opened wide 
And in the dark our nakedness was radiant 
As slowly it inclined. And waking 
I would say, 'Blessings upon you!' 
And knew my benediction was presumptuous: 
You slept, the lilac stretched out from the table 
To touch your eyelids with a universe of blue, 
And you received the touch upon your eyelids 
And they were still, and still your hand was warm. 

Vibrant rivers lay inside the crystal, 
Mountains loomed through mist, seas foamed, 
And you held a crystal sphere in your hands, 
Seated on a throne as still you slept, 
And--God in heaven!--you belonged to me. 
You awoke and you transfigured 
The words that people utter every day, 
And speech was filled to overflowing 
With ringing power, and the word 'you' 
Discovered its new purport: it meant 'king'. 
Ordinary objects were at once transfigured, 
Everything--the jug, the basin--when 
Placed between us like a sentinel 
Stood water, laminary and firm. 

We were led, not knowing whither, 
Like mirages before us there receded 
Cities built by miracle, 
Wild mint was laying itself beneath our feet, 
Birds traveling by the same route as ourselves, 
And in the river fishes swam upstream; 
And the sky unrolled itself before our eyes. 

When fate was following in our tracks 
Like a madman with a razor in his hand.

Arseniy Tarkovsky ( The Mirror )


mardi 20 novembre 2012

dimanche 11 novembre 2012

...


You can try to stifle the breath of life, put your head in the sand and pretend that reality does not exist...
You can try to destroy the indestructible and try to bury what is bigger and finally, whether you like it or not, what is the strongest...
You can try to proclaim ugliness to evoke what is most beautiful...
You can never change the truth, even if it is not where you want it to be, even if 
it hurts, if you refuse to see it or even though you want to constrain it into some sort of emotional blackmail...
You can change the form but not the substance...
You can try to erase what bothers you, it will never make the truth disappear...
Whatever the silences or distance you wish to establish, you can never annihilate what is impossible to destroy...
The subject of your anger could end up disappearing from the surface of the Earth in the blink of an eye, it won't erase that extraordinary connection with the other one whom you want to have absolute control over…
In fact, fundamentally, this is not even your real problem except that you don't want to see it...

Do you really think that the connection between two people only relies on a good internet connection?
Don't you realize that it takes more than a communication breakdown to make such a tie vanish?

Platon - Le Banquet



Discours d’ARISTOPHANE (189c – 193e)

Il est exact, Éryximaque, reprit Aristophane, que j’ai bien l’intention de parler autrement que vous l’avez fait, toi et Pausanias. A mon avis en effet, les êtres humains ne se rendent absolument pas compte du pouvoir d’Éros, car s’ils avaient vraiment conscience de l’importance de ce pouvoir, ils lui auraient élevé les temples les plus imposants, dressé des autels, et offert les sacrifices les plus somptueux ; ce ne serait pas comme aujourd’hui où aucun de ces hommages ne lui est rendu, alors que rien ne s’imposerait davantage. Parmi les dieux en effet, [189d] nul n’est mieux disposé à l’égard des humains : il vient à leur secours, il est leur médecin, les guérissant de maux dont la guérison constitue le bonheur le plus grand pour le genre humain. Je vais donc tenter de vous exposer quel est son pouvoir, et vous en instruirez les autres.
Mais, d’abord, il vous faut apprendre ce qu’était la nature de l’être humain et ce qui lui est arrivé. Au temps jadis, notre nature n’était pas la même qu’aujourd’hui, mais elle était d’un genre différent.
Oui, et premièrement, il y avait trois catégories d’êtres humains et non pas deux comme maintenant, à savoir le mâle et la femelle. Mais il en existait encore une [189e] troisième qui participait des deux autres, dont le nom subsiste aujourd’hui, mais qui, elle, a disparu. En ce temps-là en effet il y avait l’androgyne, un genre distinct qui, pour le nom comme pour la forme, faisait la synthèse des deux autres, le mâle et la femelle. Aujourd’hui, cette catégorie n’existe plus, et il n’en reste qu’un nom tenu pour infamant.
Deuxièmement, la forme de chaque être humain était celle d’une boule, avec un dos et des flancs arrondis. Chacun avait quatre mains, un nombre de jambes égal à celui des mains, deux visages sur un cou rond avec, [190a] au-dessus de ces deux visages en tout point pareils et situés à l’opposé l’un de l’autre, une tête unique pourvue de quatre oreilles. En outre, chacun avait deux sexes et tout le reste à l’avenant, comme on peut se le représenter à partir de ce qui vient d’être dit. Ils se déplaçaient, en adoptant une station droite comme maintenant, dans la direction qu’ils désiraient ; et, quand ils se mettaient à courir vite, ils faisaient comme les acrobates qui font la culbute en soulevant leurs jambes du sol pour opérer une révolution avant de les ramener à la verticale ; comme à ce moment-là ils prenaient appui sur huit membres, ils avançaient vite en faisant la roue.
La raison qui explique pourquoi il y avait ces trois catégories et pourquoi elles [190b] étaient telles que je viens de le dire, c’est que, au point de départ, le mâle était un rejeton du soleil, la femelle un rejeton de la terre, et le genre qui participait de l’un et de l’autre un rejeton de la lune, car la lune participe des deux. Et si justement eux-mêmes et leur démarche avaient à voir avec le cercle, c’est qu’ils ressemblaient à leur parent.
Cela dit, leur vigueur et leur force étaient redoutables, et leur orgueil 8 était immense. Ils s’en prirent aux dieux, et ce que Homère raconte au sujet d’Ephialte et d’Otos, à savoir qu’ils entreprirent [190c] l’escalade du ciel dans l’intention de s’en prendre aux dieux, c’est à ces êtres qu’il convient de le rapporter.
C’est alors que Zeus et les autres divinités délibérèrent pour savoir ce qu’il fallait en faire ; et ils étaient bien embarrassés. Ils ne pouvaient en effet ni les faire périr et détruire leur race comme ils l’avaient fait pour les Géants en les foudroyant car c’eût été la disparition des honneurs et des offrandes qui leur venaient des hommes -, ni supporter plus longtemps leur impudence. Après s’être fatigué à réfléchir, Zeus déclara : « Il me semble, dit-il, que je tiens un moyen pour que, tout à la fois, les êtres humains continuer d’exister et que, devenus plus faibles, ils mettent un terme à leur conduite déplorable. En effet, dit-il, je vais sur-le-champ les couper chacun en deux ; en même temps [190d] qu’ils seront plus faibles, ils nous rapporteront davantage, puisque leur nombre sera plus grand. Et ils marcheront en position verticale sur deux jambes ; mais, s’ils font encore preuve d’impudence, et s’ils ne veulent pas rester tranquilles, alors, poursuivit-il, je les couperai en deux encore une fois, de sorte qu’ils déambuleront sur une seule jambe à cloche-pied ». Cela dit, il coupa les hommes en deux [190e], ou comme on coupe les œufs avec un crin.
Quand il avait coupé un être humain, il demandait à Apollon de lui retourner du côté de la coupure le visage et la moitié du cou, pour que, ayant cette coupure sous les yeux, cet être humain devînt plus modeste ;: il lui demandait aussi de soigner les autres blessures. [191a] Apollon retournait le visage et, ramenant de toutes parts la peau sur ce qu’on appelle à présent le ventre, procédant comme on le fait avec les bourses à cordons, il l’attachait fortement au milieu du ventre en ne laissant qu’une cavité, ce que précisément on appelle le « nombril ». Puis il effaçait la plupart des autres plis en les lissant et il façonnait la poitrine, en utilisant un outil analogue à celui qu’utilisent les cordonniers pour lisser sur la forme les plis du cuir. Il laissa pourtant subsister quelques plis, ceux qui se trouvent dans la région du ventre, c’est-à-dire du nombril, comme un souvenir de ce qui était arrivé dans l’ancien temps.
Quand donc l’être humain primitif eut été dédoublé par cette coupure, chaque morceau, regrettant sa moitié, tentait de s’unir de nouveau à elle. Et, passant leurs bras autour l’un de l’autre, ils s’enlaçaient mutuellement, parce qu’ils désiraient se confondre en un même être, et ils finissaient par mourir de faim et [191b] de l’inaction causée par leur refus de rien faire l’un sans l’autre. Et, quand il arrivait que l’une des moitiés était morte tandis que l’autre survivait, la moitié qui survivait cherchait une autre moitié, et elle s’enlaçait à elle, qu’elle rencontrât la moitié d’une femme entière, ladite moitié étant bien sûr ce que maintenant nous appelons une « femme », ou qu’elle trouvât la moitié d’un « homme ». Ainsi l’espèce s’éteignait.
Mais, pris de pitié, Zeus s’avise d’un autre expédient : il transporte les organes sexuels sur le devant du corps de ces êtres humains. Jusqu’alors en effet, ils avaient ces organes eux aussi sur la face extérieure de leur corps ; aussi ce n’est pas en s’unissant les uns les autres, qu’ils s’engendraient et se reproduisaient mais, à la façon des cigales en surgissant [191c] de la terre. Il transporta donc leurs organes sexuels à la place où nous les voyons, sur le devant, et ce faisant il rendit possible un engendrement mutuel, l’organe mâle pouvant pénétrer dans l’organe femelle. Le but de Zeus était le suivant. Si, dans l’accouplement, un homme rencontrait une femme, il y aurait génération et l’espèce se perpétuerait ; en revanche, si un homme tombait sur un homme, les deux êtres trouveraient de toute façon la satiété dans leur rapport, ils se calmeraient, ils se tourneraient vers l’action et ils se préoccuperaient d’autre chose dans l’existence.
C’est donc d’une époque aussi lointaine que date l’implantation dans les êtres humains [191d] de cet amour, celui qui rassemble les parties de notre antique nature, celui qui de deux êtres tente de n’en faire qu’un seul pour ainsi guérir la nature humaine. Chacun d’entre nous est donc la moitié complémentaire d’un être humain, puisqu’il a été coupé, à la façon des soles, un seul être en produisant deux ; sans cesse donc chacun est en quête de sa moitié complémentaire. Aussi tous ceux des mâles qui sont une coupure de ce composé qui était alors appelé « androgyne » recherchent-ils l’amour des femmes et c’est de cette espèce que proviennent la plupart des maris qui trompent leur femme [191e], et pareillement toutes les femmes qui recherchent l’amour des hommes et qui trompent leur mari. En revanche, toutes les femmes qui sont une coupure de femme ne prêtent pas la moindre attention aux hommes ; au contraire, c’est plutôt vers les femmes qu’elles sont tournées, et c’est de cette espèce que proviennent les lesbiennes. Tous ceux enfin qui sont une coupure de mâle recherchent aussi l’amour des mâles. Aussi longtemps qu’ils restent de jeunes garçons, comme ce sont des petites tranches de mâle, ils recherchent l’amour des mâles et prennent plaisir à coucher avec des mâles et à s’unir à eux. [192a] Parmi les garçons et les adolescents ceux-là sont les meilleurs, car ce sont eux qui, par nature, sont au plus haut point des mâles. Certaines personnes bien sûr disent que ce sont des impudiques, mais elles ont tort. Ce n’est pas par impudicité qu’ils se comportent ainsi ; non c’est leur hardiesse, leur virilité et leur allure mâle qui font qu’ils recherchent avec empressement ce qui leur ressemble. En voici une preuve éclatante : les mâles de cette espèce sont les seuls en effet qui, parvenus à maturité, s’engagent dans la politique. [192b] Lorsqu’ils sont devenus des hommes faits, ce sont de jeunes garçons qu’ils aiment et ils ne s’intéressent guère par nature au mariage et à la procréation d’enfants, mais la règle les y contraint ; ils trouveraient plutôt leur compte dans le fait de passer leur vie côte à côte en y renonçant. Ainsi donc, de manière générale, un homme de ce genre cherche à trouver un jeune garçon pour amant et il chérit son amant, parce que dans tous les cas il cherche à s’attacher à ce qui lui est apparenté.
Chaque fois donc que le hasard met sur le chemin de chacun la partie qui est la moitié de lui-même, tout être humain, et pas seulement celui qui cherche un jeune garçon pour amant, est alors frappé par un extraordinaire sentiment [192c] d’affection, d’apparentement et d’amour ; l’un et l’autre refusent, pour ainsi dire, d’être séparés, ne fût-ce que pour un peu de temps.
Et ces hommes qui passent toute leur vie l’un avec l’autre ne sauraient même pas dire ce qu’ils attendent l’un de l’autre. Nul ne pourrait croire que ce soit la simple jouissance que procure l’union sexuelle, dans l’idée que c’est là, en fin de compte, le motif du plaisir et du grand empressement que chacun prend à vivre avec l’autre. [192d] C’est à l’évidence une autre chose que souhaite l’âme, quelque chose qu’elle est incapable d’exprimer. Il n’en est pas moins vrai que ce qu’elle souhaite elle le devine et le laisse entendre. Supposons même que, au moment où ceux qui s’aiment reposent sur la même couche, Héphaïstos se dresse devant eux avec ses outils, et leur pose la question suivante : « Que désirez-vous, vous autres, qu’il vous arrive l’un par l’autre ? » Supposons encore que, les voyant dans l’embarras, il leur pose cette nouvelle question : « Votre souhait n’est-il pas de vous fondre le plus possible l’un avec l’autre en un même être, de façon à ne vous quitter l’un l’autre ni le jour ni la nuit ? Si c’est bien cela que vous souhaitez, [192e]je consens à vous fondre ensemble et à vous transformer en un seul être, de façon à faire que de ces deux êtres que vous êtes maintenant vous deveniez un seul, c’est-à-dire pour que, durant toute votre vie, vous viviez l’un avec l’autre une vie en commun comme si vous n’étiez qu’un seul être, et que, après votre mort, là-bas chez Hadès, au lieu d’être deux vous ne formiez qu’un seul être, après avoir connu une mort commune. Allons ! Voyez si c’est là ce que vous désirez et si ce sort vous satisfait. » En entendant cette proposition, il ne se trouverait personne, nous le savons, pour dire non et pour souhaiter autre chose. Au contraire, chacun estimerait tout bonnement qu’il vient d’entendre exprimer un souhait qu’il avait depuis longtemps : celui de s’unir avec l’être aimé et se fondre en lui, de façon à ne faire qu’un seul être au lieu de deux. Ce souhait s’explique par le fait que la nature humaine qui était la nôtre dans un passé reculé se présentait ainsi, c’est-à-dire que nous étions d’une seule pièce : aussi est-ce au souhait de retrouver cette totalité, à sa recherche, que nous donnons le nom d’« amour ».
[193a] Oui, je le répète, avant l’intervention de Zeus, nous formions un seul être. Maintenant, en revanche, conséquence de notre conduite injuste, nous avons été coupés en deux par le dieu, tout comme les Arcadiens l’ont été par les Lacédémoniens. Il est donc à craindre que, si nous ne faisons pas preuve de respect à l’égard des dieux, nous ne soyons une fois de plus fendus en deux, et que nous ne déambulions pareils aux personnages que sur les stèles nous voyons figurés en relief, coupés en deux suivant la ligne du nez, devenus pareils à des jetons qu’on a coupés par moitié. Voilà bien pour quels motifs il faut recommander à tout homme de faire preuve en toute chose de piété à l’égard des dieux, [193b] pour éviter l’alternative qui vient d’être évoquée, et pour parvenir, en prenant Éros pour notre guide et pour notre chef, à réaliser la première. Que nul ne fasse rien qui contrarie Éros -et c’est s’opposer à lui que de se rendre odieux à la divinité. En effet, si nous vivons en entretenant des relations d’amitié avec le dieu : et en restant en paix avec lui, nous découvrirons les bien-aimés qui sont véritablement les nôtres et nous aurons commerce avec eux, ce que peu d’hommes font aujourd’hui.
Ah, qu’Éryximaque, prêtant à mes propos une intention comique, n’aille pas supposer que je parle de Pausanias et d’Agathon. Sans doute, se trouvent-ils être de ce nombre, et ont-ils l’un et l’autre une nature de mâle. [193c] Quoi qu’il en soit, je parle, moi des hommes et des femmes dans leur ensemble, pour dire que notre espèce peut connaître le bonheur, si nous menons l’amour à son terme, c’est-à-dire si chacun de nous rencontre le bien-aimé qui est le sien, ce qui constitue un retour à notre ancienne nature. Si cela est l’état le meilleur, il s’ensuit nécessairement que, dans l’état actuel des choses, ce qui se rapproche le plus de cet état est le meilleur ; et cela, c’est de rencontrer un bien-aimé dont la nature corresponde à notre attente.
Si par nos hymnes nous souhaitons célébrer le dieu qui est le responsable de ces biens, [193d] c’est en toute justice Éros que nous devons célébrer, lui qui à l’heure qu’il est nous rend les plus grands services en nous conduisant vers ce qui nous est apparenté, et qui, pour l’avenir, suscite les plus grands espoirs, en nous promettant, si nous faisons preuve de piété envers les dieux, de nous rétablir dans notre ancienne nature, de nous guérir et ainsi de nous donner félicité et bonheur.
Voici, dit-il, quel est, Éryximaque, le discours qui est le mien sur Éros ; il est différent du tien. Tout comme je t’en ai prié, ne le tourne pas en dérision, de façon à nous permettre d’entendre ce que va dire [193e]chacun de ceux qui restent, ou mieux chacun des deux qui restent, car seuls doivent encore parler Agathon et Socrate. »

Traduction Brisson – édition Flammarion GF #987 (1998)- pp.114-121

vendredi 8 juin 2012

Is this what it's all about, in the end ? ...

I saw the angel in the marble and carved until I set him free. 

- Michelangelo -

samedi 26 mai 2012

Karl Lemieux... Hypnotic genius.


Karl Lemieux is truly inspired, immensely creative and amazingly talented. His esthetic is definitely unique and original, beautiful and timeless, tormented, raw but also mellow, violent and peaceful... absolutely brilliant and delightful.

I don't know if any video in the World can show the intensity of his art as it is on a big screen... how brilliant and beautiful it is... Still, it remains extremely moving and "not too far from the truth"!
He doesn't have that much of a presence on the web either...


Karl is also a member and co-fonder of the Double Negative Collective, based in Montreal. A couple of his incredible films can be seen by following the link below, along with other beautiful films from his über talented partners in that collective.

www.vitheque.com/DoubleNegativeCollective


I guess, the best thing to do for now is just to keep looking for one of his performances ( It feels good to live in Montreal, as he resides here & offers projections sometimes ) and otherwise, to just keep digging once in a while in that big garbage that the internet is, and find one of his gems here and there when they happen to be published...

Here are a few links to a couple of interviews and videos ( Among them a couple of projections during Godspeed You! Black Emperor shows ) just to get a slight idea of his work, in different fields of expression:


http://www.incite-online.net/lemieuxone.html

http://www.archivistes.qc.ca/ARCHIVES-EN-MUTATIONS,664














samedi 28 janvier 2012

Alexandre Pouchkine ~ Aleksandr Pushkin (1799-1837)



VERS D'ALBUM POUR SOSNITSKAÏA

Ô vous qui unissez au plus près des cœurs
le charme de vos yeux qui brûlent,
il faut être un peu fou pour vous aimer, vraiment,
et bien plus fou pour ne point vous aimer.

 A *** !


Je revois l'instant merveilleux
où devant moi tu apparus,
vision à peine ébauchée, 
claire image de la beauté.

Accablé jusqu'au désespoir, 
assourdi par le bruit du monde,
j'entendis longtemps ta voix tendre
et rêvai de tes traits aimés.


Les ans passèrent. Les tempêtes
au vent jetèrent tous mes rêves
et j'en oubliai ta voix tendre
et les traits purs de ton visage.


Mes jours se traînaient silencieux
dans une sombre réclusion, 
sans génie, sans inspiration, 
sans vie, sans amour et sans larmes.

Quand sonna l'heure du réveil, 
devant moi tu réapparus,
vision à peine ébauchée,
claire image de la beauté,

et mon cœur s'est remis à battre,
ivre de voir ressusciter
le génie et l'inspiration,
la vie et l'amour et les larmes



POÉSIES 
nrf Poésie / Gallimard
Traduction de Louis Martinez .

*********

TO...

I just recall this wondrous instant: 
You have arrived before my face -- 
A vision, fleeting in a distance,
A spirit of the pure grace.

In pine of sorrow unfair,
In worldly harassment and noise
I dreamed of your beloved air
And heard your quiet, gentle voice.

Years passed. The tempests' rebel senders 
Have scattered this delightful dream,
And I forgot this sound tender
And how heavenly you seemed.

In gloomy dark of isolation,
My days were gradually moved, 
Without faith and inspiration, 
Without tears, life, and love.

My soul awoke with decision: 
And you again came as a blest, 
Like an enchanting fleeting vision, 
A spirit of the pure grace.

My heart beats on in resurrection -- 
It has again for what to strive: 
Divinity and inspiration,
Life, tears, and eternal love.

Translated by Yevgeny Bonver, December 1995,
Edited by Dmitry Karshtedt, July 1996.

The Dream

Not long ago, in a charming dream,
I saw myself -- a king with crown's treasure;
I was in love with you, it seemed,
And heart was beating with a pleasure.
I sang my passion's song by your enchanting knees.
Why, dreams, you didn't prolong my happiness forever?
But gods deprived me not of whole their favor:
I only lost the kingdom of my dreams.

Translated by Yevgeny Bonver, January, 2000
Edited by Dmitry Karshtedt, March, 2000